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Contrastes

Enseignant : comment rester motivé ?

 Bien-être

10, 20, 30 ans de carrière… et l’âge de la retraite qui n’en finit pas de reculer ! Lassé ou fatigué, vous vous demandez comment tenir jusque-là ?

Ou encore frais et dispos, vous voyez certains collègues enseignants usés et vous vous inquiétez de la résistance de votre motivation à l’épreuve du temps ? Voici des pistes pour surmonter ou prévenir la perte de motivation.

Comprendre la perte de motivation

Le manque de motivation est souvent l’expression d’une lassitude. Dans votre quotidien professionnel, les journées, les semaines et les années finissent par se ressembler. Les tâches se répètent, dont certaines vous paraissent dénuées d’intérêt ou d’efficacité.

Ainsi Varuna, professeur de lettres en lycée, constate : « Tout irait bien si je ne devais plus corriger de copies : je bâille avant même de m’y mettre ! J’ai presque toujours un paquet qui m’attend et j’ai l’impression d’un éternel recommencement… »

Au contraire, loin de la monotonie, vous souffrez de devoir vous adapter sans cesse à de nouveaux élèves, de nouveaux programmes, de nouvelles méthodes. « La routine ? J’en rêve ! Pourtant, même après plus de 20 ans de carrière, tout est toujours remis en question », déplore Arnaud, professeur des écoles.

Aussi, les enseignants évoquent souvent comme facteur de démotivation le manque de reconnaissance de leur investissement et de la qualité de leur travail. Les remerciements et les compliments sont moins fréquents que les critiques et les reproches, non seulement au sein de la vie professionnelle, mais aussi dans le cadre plus général de la société.

Ne pas perdre de vue le positif

Pourtant, tout n’est pas négatif dans ce métier ! Ce qui vous a amené à le choisir est-il toujours positif à vos yeux ? Si oui, gardez-le à l’esprit dans les moments de découragement.

Ainsi, certains considèrent le contact avec les enfants et les jeunes comme l’atout n°1 du métier d’enseignant. « Oui c’est fatigant, mais c’est aussi dynamisant ! J’aime les liens qui se tissent avec mes élèves », confie Sabine.

Et la mission que vous exercez auprès d’eux est sans conteste riche de sens : contribuer à éduquer les enfants d’aujourd’hui, former les citoyens de demain, leur transmettre des connaissances et des valeurs, donner les mêmes chances à tous… C’est souvent l’argument qui suscite les vocations.

La vocation, Arnaud l’a eue très tôt : « J’ai toujours aimé l’école. Et quand j’ai eu mon concours, c’était pour moi une fierté de faire partie de la grande famille de l’Éducation nationale. Et je reconnais que la stabilité et la sécurité que m’apporte mon statut sont aussi très importantes pour moi : j’ai obtenu un crédit immobilier sans problème, je suis bien protégé en termes de santé, j’ai une retraite assurée… »

Malgré la lassitude, les plus anciens apprécient les avantages qui découlent de l’expérience : ils se sentent plus compétents et savent prendre le recul nécessaire face aux difficultés. Ils parviennent aussi mieux à « couper » du travail pour profiter pleinement des week-ends et des vacances !

S’engager plus ou autrement

Rien de tel que la nouveauté et l’engagement pour retrouver sa motivation ! Le métier d’enseignant offre la possibilité de diversifier ses missions : à vous de savoir y intégrer vos centres d’intérêt !

C’est le choix qu’a fait Sabine après 17 ans de fidélité à son premier poste : « Je pratique le théâtre amateur depuis quelques années et j’ai la chance, en tant que prof de lettres, de pouvoir transmettre cette passion à mes élèves chaque année. Mais je voulais aller plus loin afin de voir cette compétence reconnue et surtout, de pouvoir créer une section théâtre dans mon collège. J’ai donc préparé la certification complémentaire et j’en attends actuellement les résultats… »

Lauranne, elle, s’est formée à la sophrologie en envisageant de quitter l’Éducation nationale pour pratiquer cette spécialité à son compte : « Finalement, ma principale m’a attribué des heures supplémentaires pour proposer à des groupes d’élèves des séances de sophrologie : nous travaillons sur la confiance en soi, la gestion du stress… Suite à leur demande, je pratique même auprès d’un groupe de collègues ! Ces heures sont désormais la bouffée d’oxygène qui m’a permis de retrouver un équilibre et du plaisir dans mon métier. »

On peut aussi s’engager dans de nouvelles responsabilités en devenant directeur d’école, coordonnateur de discipline, professeur principal de troisième ou de terminale… Et pourquoi ne pas transmettre ce que l’expérience vous a apporté en devenant tuteur ou même formateur ?

Savoir ralentir le rythme

Et si travailler moins était la clé de votre remotivation ? Vous auriez en effet plus de temps pour vous ressourcer, mais aussi plus d’énergie pour vous consacrer à l’essentiel de votre mission et y retrouver du plaisir.

Comment faire ? Il peut s’agir dans un premier temps de vous délester de toutes les responsabilités que vous avez endossées avec le temps : celles de professeur principal, d’élu au conseil d’administration, de référent numérique…

Si c’est encore trop, pourquoi ne pas demander à exercer à temps partiel ? Accordé de droit ou sur autorisation selon votre situation, il peut même vous permettre de consacrer du temps à une autre activité : écrire le livre qui vous trotte depuis longtemps dans la tête, lancer votre projet de chambre d’hôtes ou créer votre micro-entreprise de couture.

Besoin d’une vraie pause ? Demandez une mise en disponibilité, comme Christine. Cinq ans avant de prendre sa retraite, elle a réalisé son rêve : « Partir 6 mois sur le bateau de mon mari, avant que notre santé ne nous le permette plus ! »

Partir vers d’autres horizons professionnels

Retrouver sa motivation passe parfois par une mobilité professionnelle. La loi n° 2009-972 du 3 août 2009 relative à la mobilité et aux parcours professionnels a reconnu ce droit aux agents de la Fonction publique. Vous pouvez donc quitter vos fonctions d’enseignant et vous reconvertir.

Ainsi, les concours internes et le détachement peuvent vous permettre d’exercer d’autres missions dans la Fonction publique. La disponibilité et la démission, quant à eux, vous autorisent à devenir salarié dans le privé ou créer votre entreprise.

Ces départs restent très minoritaires mais existent. D’après la Note d'Information n° 20.16 de la DEPP (mai 2020 https://www.education.gouv.fr/le-devenir-des-enseignants-entre-la-rentree-2017-et-la-rentree-2018-303606), le nombre de démissions est passé de 0.05 % à 0.2 % entre les années 2007-08 et 2017-18. À la rentrée 2018, 0.2 % des enseignants étaient en détachement, 0.5 % en disponibilité.

Pour en savoir plus, retrouvez le Guide de la mobilité des agents publics 2021 de notre partenaire Vocation service public.

Depuis 2018, CNP Assurances est référencée par 4 ministères* afin de mieux protéger les agents actifs et les retraités.

ANTICIPA est l’offre dédiée à ces agents, pour en savoir plus : https://anticipa.cnp.fr/offre

* Ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, Ministère des sports, Ministère de la Culture et Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation


Pour aller plus loin