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Vous n'êtes pas seul à vous sentir seul

 Bien-être

La solitude n’a jamais autant fait parler d’elle ; c’est l’autre « épidémie » qui découle de celle de la Covid-19.

Pas étonnant puisque la crise sanitaire nous a contraint à réduire nos interactions sociales. Mais certains n’ont pas attendu cette période pour se sentir seuls. En effet les occasions d’éprouver ce sentiment et cette réalité ne manquent pas dans la vie privée comme dans la vie professionnelle.

Faisons le point sur les différentes formes de la solitude et sur les moyens d’en sortir.

La solitude, un problème de santé publique

D’après une enquête IFOP réalisée pour l'association Astrée, la solitude a fortement progressé depuis le début de la crise sanitaire. En effet, 19 % des Français se sont déclarés toujours ou souvent confrontés à la solitude en 2021, contre 13 % en 2018 (suivi barométrique Ifop complet disponible ici).

La majorité des personnes interrogées considèrent d’ailleurs la solitude comme un problème important. C’est même un problème de santé publique, car la solitude peut avoir des conséquences sur la santé mentale.

Quand elle n’est pas voulue mais subie, la solitude entraîne de l’anxiété et des dépressions qui peuvent mener au suicide. Elle exposerait aussi à un plus grand risque de maladies, cardio-vasculaires et neurodégénératives notamment.

Ce problème, le Royaume-Uni a même choisi de le combattre en créant un ministère de la Solitude en janvier 2018.

La solitude, conséquence de l’isolement

Le sentiment de solitude peut naître de l’isolement « physique ». C’est le cas quand on vit seul et que l’on en souffre. Célibataire, divorcé ou veuf, on peut manquer de relations sociales. Différentes situations se présentent :

  • Le cercle familial et amical est très restreint, les liens distendus ou la distance géographique trop importante, par exemple quand le travail nous a amené loin de chez nous, ce qui est souvent le cas des agents de la fonction publique après leur première affectation.
  • Les relations professionnelles sont pauvres voire inexistantes, parce qu’on est retraité ou sans activité professionnelle.

Une solution ? Faire l’effort d’aller à la rencontre des autres, et ainsi aller à l’encontre de la tendance au repli sur soi qu’engendre souvent la solitude. Une idée parmi d'autres : de nombreuses associations recherchent des bénévoles, notamment pour venir en aide aux plus isolés !

Se sentir isolé au travail

Se sentir seul sans être seul

Même une personne entourée peut souffrir d’un sentiment de solitude. C’est le cas quand nos relations aux autres ne nous apportent pas suffisamment de satisfaction. Nos attentes sont en décalage avec notre perception de la réalité : nous ne nous sentons pas assez aimés, compris, ou reconnus. Différentes pistes sont alors à envisager :

  • Faire part de son sentiment de solitude à ses proches pour ouvrir le dialogue et faire évoluer la situation ensemble.
  • Entreprendre un travail sur soi, en analysant ses attentes, ses blessures et leurs conséquences sur son sentiment de solitude.
  • Savoir s’éloigner de certaines personnes de son entourage quand c’est nécessaire.

Se sentir seul au travail

Travailler ne vaccine pas contre la solitude. Certains métiers favorisent même l’apparition de ce sentiment, y compris (voire surtout) chez ceux qui ne l’avaient jamais connu ou si peu !

  • C’est par exemple un surveillant de musée qui se sent invisible aux yeux des visiteurs et qui préférerait travailler en équipe.
  • C’est un agent administratif qui se retrouve en télétravail, seul devant son ordinateur, et dont les interactions sociales se limitent à des mails purement professionnels.
  • C’est un instituteur entouré d’élèves, mais qui ne doit compter que sur lui-même pour les mettre en activité, répondre à leurs sollicitations et recadrer les comportements inadaptés.
  • C’est ce même maître d'école qui, lorsqu'il n’est pas avec ses élèves, prépare ses cours et corrige ses copies seul, parfois tard le soir.
  • C’est aussi cet enseignant qui se sent à part parmi ses collègues : il n’ose pas parler de ses difficultés, il se sent moins compétent qu’eux, ou il ne partage pas leurs centres d’intérêt.
  • C’est enfin ce chef d’établissement seul à la tête de sa structure, qui doit composer avec des directives à appliquer, des personnes et des contraintes à prendre en compte.
Doute dans la salle des professeurs

Comment y mettre fin ou vivre avec ?

Nous l’avons vu, vous n’êtes pas seul à vous sentir seul ! Et le premier réflexe à avoir, c’est de reconnaître et faire connaître votre situation d’isolement ou votre sentiment de solitude, encore trop tabous malgré une évolution positive : 32 % des Français se sentant seuls l’expriment souvent ou parfois en 2020, contre 25 % en 2018.

Car parler de sa solitude, c’est déjà entrer en contact avec les autres et rompre avec cette réalité pour se laisser la chance de pouvoir en créer une différente.

De nombreux interlocuteurs peuvent vous apporter une écoute et des conseils précieux : votre médecin, des associations telles que SOS solitude ou l’Astrée, un psychologue. Ainsi, Anticipa propose à ses adhérents un service d’écoute et d’accompagnement gratuit, anonyme et confidentiel avec un professionnel.


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