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Contrastes

Enseignants : comment repérer les signes d’un burn-out et le surmonter ?

 Bien-être

« J’suis au bout d’ma vie ! » : prononcée sur un ton léger par vos élèves, cette expression à la mode ne vous fait plus sourire ni lever les yeux au ciel.

Et pour cause : vous prenez conscience qu’elle correspond parfaitement à votre état d’esprit actuel, à moins que vous ne préfériez la plus classique « au bout du rouleau ». Et si vous étiez en « burn-out » ? Une autre expression à la mode, certes, mais qui correspond elle aussi à une réalité, celle de l’épuisement professionnel. Le métier d’enseignant réunit bien des spécificités qui le favorisent. Découvrez les signes d’un burn-out et les moyens d’y faire face.

Quels sont les signes d’un burn-out ?

Le burn-out ou épuisement professionnel n’est pas une maladie mais un syndrome lié au stress du travail : c’est un ensemble de plusieurs symptômes ou signes qui peuvent orienter vers un diagnostic de dépression. Si on les repère à temps, on peut y remédier avant que ne s’installe durablement la dépression.

Une grande fatigue physique est l’un de ces signes. Vous avez beau vous reposer, rien n’y fait ! Et malgré cette fatigue, la qualité de votre sommeil se détériore : vous peinez à vous endormir et/ou vous vous réveillez très tôt.

Cet épuisement physique s’accompagne d’une fatigue psychique intense. Vous vous sentez usé, « vidé » sur le plan émotionnel. Les larmes vous montent souvent aux yeux. Vous êtes irritable, non seulement avec vos élèves mais aussi avec votre entourage. Vous vous mettez même en colère de façon inhabituelle.

S’y ajoutent des signes de fatigue cognitive. Vous avez du mal à vous concentrer, votre mémoire vous fait défaut, vos idées sont confuses. Complètement démotivé, vous faites votre travail comme un robot.

De cet état découlent des attitudes négatives vis-à-vis des autres et de vous-même. D’une part vous ne supportez plus vos élèves, voire vos collègues, et vous recherchez la solitude. D’autre part, vous perdez confiance en vous, vous vous sentez incompétent et en échec, parfois jusqu’à avoir des idées noires.

Comment réagir ?

Si vous vous reconnaissez dans la description de ces signes, n’attendez pas. Prenez le temps de consulter votre médecin. Il vous prescrira un arrêt de travail, condition indispensable à votre rétablissement : vous avez besoin de répit et de repos. Le calcul du traitement versé en cas d’arrêt de travail a fait l’objet d’un article : « Comment un enseignant est-il payé pendant un arrêt maladie ? » . Le médecin vous prescrira peut-être aussi des médicaments pour vous aider à retrouver le sommeil et le moral.

La honte et la culpabilité peuvent tenter de vous retenir : « Et si je ne suis pas remplacée ? Pourquoi mes collègues y arrivent-ils et pas moi ? Comment annoncer mon burn-out à ceux de mon entourage qui pensent que je fais le plus beau métier du monde ? »

Un accompagnement psychologique vous éclairera sur ces questions et vous aidera à « remonter la pente ». Les mutuelles des enseignants proposent souvent ce type de soutien. Ainsi, le service REHALTO Écoute inclus au contrat Anticipa permet aux adhérents d’échanger avec un psychologue pour trouver des solutions concrètes à leurs difficultés et retrouver un équilibre émotionnel personnel et/ou professionnel.

Une fois la pente remontée, cet accompagnement psychologique permet de faire le point : pouvez-vous reprendre le travail/ce travail ? Si oui, il faudra veiller à limiter les risques de rechute.

Une maitresse voyant une psychologue pour l'accompagner

Reprendre le travail

Reprendre le travail après une longue période de congé maladie peut être difficile, d’autant plus quand c’est l’épuisement professionnel qui a causé l’arrêt. Il faut à la fois se réadapter et gérer une appréhension légitime.

À cette nouvelle étape, un accompagnement reste nécessaire. Dans le cadre du contrat ANTICIPA, le service REHALTO Réadaptation met à disposition des adhérents qui reprennent le travail après un arrêt de plus de 6 mois, un accompagnement assuré par une équipe de professionnels (psychologues, ergothérapeutes, spécialistes du bilan professionnel…).

Car pour éviter la rechute, vous devrez comprendre les conditions qui ont provoqué votre burn-out et faire en sorte qu’elles ne soient pas à nouveau réunies. Pas si simple, notamment parce que le métier d’enseignant présente bien des caractéristiques propices à l’apparition du burn-out.

Prendre conscience des facteurs de risques du métier

Enseigner demande beaucoup d’énergie physique et mentale. La journée se passe debout, avec la voix comme principal outil. La concentration est constamment sollicitée à la fois sur le contenu de l’enseignement et la gestion des élèves. Le bruit et les conflits favorisent l’apparition d’une certaine tension nerveuse.

Souvent dotés d’une grande conscience professionnelle, les enseignants veulent faire de leur mieux. Cette exigence est renforcée par l’exposition aux jugements et aux critiques de leur travail et de leur personne :

  • le jugement, « en direct », des élèves ;
  • celui, connaisseur et pas toujours bienveillant, des collègues, de la hiérarchie et de l’inspection ;
  • celui, amateur mais souvent sans concession, des parents d’élèves.

De plus, les limites entre vie personnelle et vie professionnelle sont floues, sur le plan temporel comme spatial : on travaille dans l’établissement comme à la maison, en journée comme le soir et le week-end.

L’apparente souplesse de l’emploi du temps amène à se rendre très disponible pour ses proches : le mercredi après-midi, priorité au judo de Margot et à la guitare de Gaspard ! En contrepartie, c’est la soirée qui est consacrée aux copies, parfois jusqu’à une heure avancée.

Les vacances ? Elles offrent un temps de récupération (voire de convalescence !) indispensable après des périodes intenses. L'envie qu’elles suscitent pourtant révèle le manque de reconnaissance global de la société envers le travail et l’implication des enseignants.

Une famille heureuse faisant du vélo en vacances

Prévenir la rechute

Prendre conscience des facteurs de risques inhérents à son métier permet de prendre un recul nécessaire pour casser le processus d’auto-dévalorisation et de culpabilisation propre au burn-out : ce sont vos conditions de travail et de vie qui sont responsables de votre état, et non pas vous-même.

Certaines de ces conditions peuvent évoluer, d’autres non. L’enjeu est de parvenir à retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Il s’agit par exemple de se ménager un week-end sur deux sans aucun travail. Avec le contrat Anticipa les adhérents profitent de l’application « Lyfe coaching bien-être » qui aide à prendre du temps pour soi au quotidien : dormir 8 heures par nuit, méditer 10 minutes par jour, faire 3 séances de sport par semaine…

Enfin, ne gardez pas cet événement pour vous mais partagez-le et créez le dialogue avec votre entourage personnel et professionnel : il y a fort à parier que la plupart chercheront avec vous des solutions et resteront attentifs à votre évolution.


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